Limoges

Séjourner à la Maison DURIEUX, c’est également profiter de l’opportunité de visiter la belle ville de Limoges dont le coeur est situé à une dizaine de minutes en voiture.

Limoges, qui dès le milieu du XIIème siècle a porté haut les couleurs de l’artisanat français grâce aux créations de ses maîtres émailleurs, est mondialement connue pour la qualité de ses émaux par les techniques successives du « champlevé », puis du « cloisonné » et enfin de l’émail peint , apparue au XVème siècle.
Cette dernière a donné ses lettres de noblesse à la peinture sur émail, appréciée par les rois de France, Louis XII, François 1er et Henri II qui ont soutenu par leurs commandes la renommée des créateurs dont le plus célèbre est Léonard Limosin.
D’art décoratif, la peinture sur émail est ensuite officiellement devenue au XVIIème siècle une branche des Beaux arts, en dépit d’une désaffection progressive qui va se poursuivre jusqu’à l’époque de la révolution.

Cependant, le retour de l’intérêt pour le Moyen-Age dans les années 1830 remettant à la mode les productions anciennes des maîtres émailleurs, de nombreux ateliers sont apparus à Limoges à la fin du XIXème siècle, dont beaucoup se sont illustrés dans l’Art Déco, puis ensuite l’Art Nouveau.

Aujourd’hui encore, des créateurs renouvellent l’art de l’émail avec une production d’oeuvres contemporaines, de tableaux mais aussi de bijoux, à découvrir en visitant la ville.
Et pour rêver aux splendeurs du passé, le Musée de L’Evêché, Musée des beaux Arts de la ville de Limoges, expose de nombreuses pièces réalisées par les plus prestigieux maîtres émailleurs limousins depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours.

Mais quand on évoque Limoges, on pense surtout à la porcelaine.
Grâce à la porcelaine, synonyme de luxe et d’arts de la table, Limoges est célèbre dans le monde entier. Et son histoire mérite d’être contée.

A l’origine était le kaolin.
Tout commence dans les premières années du XVIIIème siècle, quand un missionnaire limousin envoyé en Chine, alors seul pays producteur de porcelaine dure, enquête sur la fabrication de ces fameuses assiettes qui arrivent du bout du monde et conclut qu’elle nécessite une fine poudre blanche que les chinois appelle kaolin, du nom de la carrière d’où elle est extraite. Lorsqu’on trouve quelques années plus tard cette poudre en Saxe et que la France commence à importer les productions allemandes à grand frais, il devient urgent aux yeux du roi Louis XV et de son ministre Turgot de créer une manufacture d’état à Sévres, mais sans kaolin, impossible !

C’est alors qu’à St-Yrieix-la-Perche, tout près de Limoges, en 1768, Jean-Baptiste Darnet, un médecin local, signale l’existence de gisements de kaolin. Sa femme utilise une poudre blanche issue de cette roche très friable pour faire la lessive! Le filon est rapidement trouvé et dès l’année suivante des dizaines de carrières s’ouvrent autour de St-Yrieix dont la plus connue est celle de Marcognac, exploitée pendant près de 200 ans.

Louis XV achète rapidement les terrains, et le kaolin est tout d’abord expédié à Sèvres, qui commence à produire de la porcelaine dure.
Cependant, en Limousin, les forêts regorgent de bois de chauffage pour les fours, l’eau de la Vienne fait tourner les moulins, et il y a beaucoup d’artisans faïenciers de talent. En 1771, un médaillon en biscuit est la première porcelaine à sortir du four d’une manufacture de Limoges après l’introduction en occident de cette technique de fabrication issue de Chine.

Et, cette même année, Louis XV crée la première Manufacture Royale, qui deviendra ensuite la Manufacture du Comte d’Artois, frère de Louis XVI.

Après la révolution, François Alluaud redonne vie à l’industrie de la porcelaine et améliore les procédés de fabrication, des dizaines de manufactures s’ouvrent à Limoges.
Avec l’arrivée de l’américain David Haviland en 1842, la porcelaine commence à être exportée vers les Etats Unis et devient vraiment un objet d’art et de luxe. Elle conquiert alors la cour de Napoléon III et la haute bourgeoisie parisienne du Second Empire avec des créations de plus en plus raffinées.
Les retombées financières de ce succès permettent de réaliser des améliorations techniques et l’arrivée du chemin de fer facilite les transports des matériaux et l’acheminement des produits.

Le début du XXème siècle est marqué par les grèves de 1905, la guerre de 1914 et la crise de 1929 qui affaiblissent cette industrie florissante.
Les années 80 voient s’installer une crise profonde et durable, liée à la concurrence du marché asiatique et la délocalisation des ateliers. De nombreuses manufactures ferment.
Aujourd’hui, l’industrie porcelainière a élargi ses activités, et occupe également une place importante dans les domaines, techniques, médicaux, militaires, car elle possède de nombreuses propriétés.
Et subsiste néanmoins de grandes maisons qui font rayonner dans le monde entier l’excellence et du luxe français.

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Limoges demeure incontestablement la ville de la porcelaine.
Les manufactures comme Bernardaud, ou Haviland proposent des visites d’usine, où l’on découvre toutes les étapes de la création, depuis la présentation de la matière première, les morceaux de kaolin qui vont devenir une pâte liquide destinée aux moulages, en passant par la découverte des pièces à la sortie des fours, aujourd’hui électriques, autrefois à bois, puis la plongée dans les différents bains qui donnent sa brillance à la porcelaine, ainsi que les techniques de décoration et de ciselage pour conclure sur la découverte des réalisations destinées aux plus grands restaurants du monde.

Leurs boutiques présentent leurs créations, contemporaines ou plus classiques, depuis les services de table somptueux dorés à l’or fin destinés aux tables officielles jusqu’à la vaisselle plus simple des dîners moins sophistiqués mais aussi des pièces de décoration, vases, lampes, bougeoirs et photophores ainsi que des collections de joaillerie.

Enfin, en cette année 2021 qui marque le 250 ème anniversaire de la première création de la porcelaine limousine en 1771, il est intéressant de signaler le Musée du four des Casseaux qui permet de découvrir un des derniers fours historiques de Limoges, des témoignages sur les procédés de fabrication des premières créations et les conditions de travail des porcelainiers d’antan, des pièces exceptionnelles prêtées par des collectionneurs privées et des créations d’artistes contemporains .
Sans oublier bien sûr l’extraordinaire Musée Adrien Dubouché qui renferme la plus complète collection au monde de porcelaines de Limoges.

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